Koxie

Découverte sur Internet, révélée au grand public avec son titre "Garçon", Koxie débarque avec un premier album éponyme. La chanteuse retrace son parcours et nous parle du rap chic, le nouveau style musical dont elle est l'instigatrice.

Peux-tu, pour ceux qui ne te connaîtraient pas, retracer ton parcours artistique avant la sortie de ton album ?
En fait, au départ, je suis comédienne. J'ai fait le cours Florent. Je suis partie à New York prendre des cours de théâtre. En rentrant, je cherchais une école qui correspondait à ce que je faisais là-bas et je n'en trouvais pas. J'en ai créé une qui s'appelle 'Fame'. Je l'ai gardée pendant 7 ans. Je la dirigeais et je donnais des cours. J'ai toujours fait de la musique, mais j'ai commencé à m'y mettre sérieusement en 2002. Cette année là je me suis mise à faire des maquettes. A un moment donné, je travaillais le jour pour l'école et la nuit pour la musique. J'ai dû faire un choix et j'ai choisi la musique. J'ai fermé l'école et je me suis mise à la préparation de cet album.

Ton parcours t'as amenée à toucher un peu à tout artistiquement parlant. Tu as fait de la comédie, de la danse, de la musique. Pourquoi avoir finalement choisi de t'investir dans la musique à 100% ?
L'avantage avec la musique, c'est que lorsque l'on en fait, on peut le faire seul. Après, il faut évidemment être écoutée et aimée pour que ça marche, pour qu'on aille plus loin. Mais dans un premier temps, dans la création même, en tant que comédienne, tu ne peux pas créer si tu es seule. Il faut quelqu'un qui te mette en scène, il faut une pièce, il faut des gens qui la regarde... Tandis que la musique, on peut en faire quasiment seule. Après, il faut la sortir et qu'elle soit écoutée. Mais dans le processus de création même, c'est beaucoup moins frustrant de faire de la musique que d'être comédienne, surtout quand tu ne travailles pas et que tu n'es pas connue. J'ai toujours fait de la musiqueLa frustration dans le métier de comédienne était devenue un peu grande. En plus, en gérant l'école, finalement je ne travaillais pas beaucoup en tant qu'actrice. J'ai donc décidé de fermer cette école qui m'empêchait de faire un peu ce que j'avais envie de faire pour pouvoir faire vraiment cela à fond. Et puis, je me suis prise de passion. On a fait une maquette, puis deux, puis trois... Là, j'ai vraiment vu que c'était ma voie et que j'avais envie de faire ça. Et puis il y a le côté "comédienne" aussi dans la musique. On joue, on interprète. Ma formation me sert.

Ton titre "Garçon" est un véritable carton. Depuis sa sortie dans les bacs, il se place en tête des ventes de singles. Espérais-tu rencontrer un tel succès ?
Au tout départ, non. Quand j'ai écrit la chanson, je ne me rendais pas compte de ce que cela allait être. Mais c'est vrai que j'ai eu un aperçu sur Internet, je me suis rendue compte à quel point la chanson pouvait plaire aux gens. Ce que je trouve génial, c'est qu'elle ne plaît pas simplement aux jeunes, elle plaît aussi à leurs parents, leurs grands-parents, leurs petits frères et leurs petites soeurs... C'est ce que j'aime dans le succès de cette chanson. Ce n'est pas seulement que ça marche et que ça vende des disques. C'est un message qui parle à tout le monde.

Tu fais partie de cette nouvelle génération d'artistes découverts sur le net. Penses-tu être particulièrement chanceuse ?
Franchement, je ne crois pas à la chance. Je crois au travail. J'ai travaillé suffisamment pour sortir ce titre-là à un moment de ma tête. Après, oui, j'ai eu de la chance, mais j'ai su la saisir parce que j'ai travaillé et que j'étais dans une énergie de boulot. Je n'ai pas claqué des doigts. Ce n'est pas un coup de chance si je l'ai écrite. J'ai vraiment beaucoup travaillé pour ça.

Tes influences sont variées. Tu aimes autant la black musique que la variété française. Est-ce pour cela que ton album mixe autant de styles différents ?
J'espère. J'espère qu'il réunit tout ce que j'aime, c'est-à-dire la variété, le côté soul et le côté rap que j'aime aussi. Ma musique, c'est du rap chic, mais également de la chanson française. Je ne suis pas là à revendiquer le rap à tout prix. C'est pour ça que j'ai créé le rap chic.

Comment as-tu bossé pour ce premier album ?
J'ai bossé avec Stéphane Bonvent. Nous avions déjà les textes de certaines chansons. Stéphane avait des idées pour certains morceaux. Nous avons essayé de mélanger ces deux choses-là. Nous avons essayé de trouver la musique qui s'adaptait le mieux aux textes que j'avais déjà, et nous avons essayé de trouver les textes qui s'adaptaient le mieux à ses idées. Nous avons vraiment travaillé en osmose là-dessus en essayant vraiment de trouver le mieux pour chaque texte et pour chaque musique. Nous avons travaillé ensemble.

Tu qualifies ton style comme étant du "rap chic". Comment décrirais-tu ce nouveau genre musical ?
Il n'y a pas le côté agressif du rap français. Et puis, musicalement, il n'y a rien de samplé. C'est-à-dire que tout est joué. Il y a des musiciens, tout est composé. Il n'y a pas de boucle. Le style est vraiment le mien et celui de Stéphane Bonvent mélangés. Il est musicien, batteur. Il a une vraie culture musicale. Moi aussi, je l'espère. On a donc essayé de mélanger le côté musique et le côté textes rappés.

A ton avis, comment la communauté hip hop perçoit ton style ?
Je n'en ai pas la moindre idée. J'ai eu quelques échos, par exemple Zoxea qui a écouté et qui a trouvé ça bien. Mais, je ne sais pas. Je pense qu'il ne me prendront pas comme une imposture, car je ne revendique pas de faire du rap underground ou quoi que ce soit. J'espère vraiment que ce sera bien perçu, car je n'essaye vraiment pas d'usurper une identité. Je ne viens pas des banlieues, je viens de Neuilly-sur-Seine. Je n'ai pas de problème avec ça. Ca ne m'empêche pas d'avoir des choses à dire. J'essaye de les dire du mieux possible.